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Le système nerveux autonome : mieux le comprendre pour mieux gérer l’anxiété chronique

Dernière mise à jour : 26 sept.

L’anxiété chronique impacte le quotidien, le sommeil et la santé physique et mentale. Contrairement à un stress ponctuel et contextuel, l'anxiété maintient le corps et l’esprit dans un état d’alerte constant. Comprendre le système nerveux autonome (SNA) et ses deux branches – sympathique et parasympathique – et l'importance du nerf vague est essentiel pour identifier les mécanismes de cette anxiété et apprendre à les réguler.



l'anxiété chronique envahit le corps et l'esprit : la régulation du système nerveux permet de sortir de l'hypervigilance
L'anxiété chronique active le système nerveux parasympathique. Le corps est en hypervigilance.

1. Le système nerveux autonome et l’anxiété chronique


Le SNA régule les fonctions corporelles involontaires : respiration, rythme cardiaque, digestion…

Il est composé de deux branches qui ont chacune des fonctions différentes.


Le système nerveux sympathique : Il est responsable de la réponse “combat ou fuite”, il prépare le corps à réagir face à une menace. Dans l’anxiété chronique, il reste suractivé, ce qui peut provoquer rythme cardiaque accéléré, respiration rapide, et tensions musculaire, un sommeil perturbé et d'autres symptômes. Le corps peut rester en état d'alerte de manière plus ou moins subtile.


Le système nerveux parasympathique :

Le rôle de régulation du SNA repose en grande partie sur le nerf vague, le plus long nerf du système parasympathique. Ce fameux nerf vague est une véritable "autoroute" entre le cerveau et le corps et permet le freinage naturel face à un système sympathique activé. Le système nerveux parasympathique est souvent décrit comme le système de la détente mais en réalité, d’après la théorie polyvagale de Stephen Porges, il se divise en deux branches : le vagal ventral, associé à la sécurité, la connexion sociale et la régulation émotionnelle et le vagal dorsal, lié aux états de figement et de shut down, en cas de danger extrême ou le combat ou la fuite ne sont pas adaptés. Lorsque l’anxiété chronique s’installe, le parasympathique ventral est sous-activé, empêchant le retour à un état de calme, tandis que le dorsal peut générer des sensations de dissociation ou d’épuisement.


2. Pourquoi le SNA se dérègle dans l’anxiété chronique


La dérégulation du SNA est aujourd’hui bien documentée :


1. Stress prolongé : une activation continue du sympathique empêche le corps de récupérer.


2. Traumatismes : selon Peter Levine (In an Unspoken Voice, 2010), les expériences non résolues maintiennent le système dans une boucle de survie.


3. Mode de vie moderne : manque de sommeil, surstimulation numérique, isolement social.


4. Vulnérabilité individuelle : certaines personnes présentent une variabilité cardiaque plus faible, signe d’une régulation parasympathique réduite (Chalmers et al., 2014). Ces personnes ont une fenêtre de tolérance plus faible. Des études ont montré que l’anxiété chronique est associée à une diminution de la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV), un marqueur clé du tonus parasympathique (Thayer & Lane, 2000 ; Kemp et al., 2017). Cela illustre concrètement la difficulté à passer d’un état d’alerte à un état de récupération.


3. Le rôle du corps dans la régulation de l’anxiété chronique


L’anxiété chronique se manifeste par de nombreux symptômes différents : des tensions musculaires persistantes, une respiration superficielle, des troubles digestifs, une irritabilité, des difficultés de concentration, des insomnies. Lorsque nous sommes paralysés sur notre lit en train de scroller mais que notre cerveau ne cesse de tourner, la aussi c'est de l'anxiété.

Comme le souligne Bessel van der Kolk (The Body Keeps the Score, 2014), “le corps garde la trace des traumatismes et de l’anxiété”, y compris lorsque le danger a disparu et ces symptômes corporels sont des signaux directs du SNA.


Deb Dana (2018), qui applique la théorie polyvagale en psychothérapie, rappelle que :

"reconnaître les signaux corporels et réactiver le vagal ventral est la clé pour rétablir un sentiment de sécurité."

4. Pourquoi comprendre le SNA est utile


Connaître le fonctionnement du SNA permet de :

  • identifier les signes précoces d’anxiété chronique,

  • comprendre ses réactions corporelles,

  • mettre en place des pratiques de régulation (respiration, relaxation, hypnose).


Conclusion


L’anxiété chronique n’est pas qu’un phénomène psychologique : elle s’enracine dans le corps à travers la dérégulation du SNA. Comprendre ce mécanisme, grâce aux travaux de Porges, Dana, Levine et van der Kolk, ouvre la voie à des approches thérapeutiques efficaces.


Dans cet article, nous verrons comment l’hypnose peut activer le parasympathique ventral et rétablir un état de sécurité intérieure.


Références


Porges, S. W. (2011). The Polyvagal Theory. W.W. Norton.

Dana, D. (2018). The Polyvagal Theory in Therapy. W.W. Norton.

Levine, P. A. (2010). In an Unspoken Voice. North Atlantic Books.

van der Kolk, B. A. (2014). The Body Keeps the Score. Viking.

Thayer, J. F., & Lane, R. D. (2000). Journal of Affective Disorders, 61(3), 201–216.

Chalmers, J. A., et al. (2014). Frontiers in Psychiatry, 5, 80.

 
 
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