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Comment aider un proche malade sans s'oublier

Dernière mise à jour : 26 sept.

Ils sont ce qu’on appelle « les aidants » : ces membres de la famille, ces amis du malade. Chacun a des rôles multiples et variés qui vont dépendre de la pathologie, des besoins du malade et de la capacité du malade et de l’aidant. Ils sont parfois très présents et s’oublient… 

 


Illustration de deux personnes, dont l'une apporte un soutien moral à l'autre, symbolisant le rôle précieux des aidants auprès de proches atteints de troubles mentaux.

Un soutien nécessaire voire indispensable pour le bien-être du proche malade 

 

Cet aide peut prendre plusieurs formes :  le soutien moral, les tâches du quotidien comme les courses, le ménage, les démarches administratives, la prise et l’accompagnement aux rendez-vous et même la gestion des soins. Aider un proche malade peut être à la fois délicat et crucial pour leur bien-être.



Il est vrai que le soutien que vous offrez à votre proche peut avoir un impact significatif sur leur rétablissement. Rester optimiste et les encourager à poursuivre leurs efforts pour aller mieux est important. Mais la personne souffrante peut prendre parfois beaucoup de place dans le quotidien de l’aidant.


Tout cela demande de l’énergie et du temps aux proches, certains vont aller jusqu’à se sacrifier en mettant leur propre vie entre parenthèse avec une organisation et un quotidien qui tournent autour du malade.  D’ailleurs, selon une enquête du Baromètre des aidants réalisée en 2019, près d'un quart des aidants consacrent au moins 20 heures par semaine à soutenir leur proche malade. [1]

 

Ce soutien d’un proche dans le cadre de la santé mentale peut être nécessaire dans de nombreuses situations : les troubles anxieux, la dépression, les différents types de psychose, les addictions, les Etats-Limites, les nombreux troubles de la personnalité etc… [2]  

 

(...) Ce sont les familles qui sont aux premières loges face à la maladie mentale, qui accompagnent la personne avec un trouble mental dans son processus de rétablissement 24 heures sur 24 et 365 jours par année. [3] 

 

Trouver l’équilibre pour se protéger soi-même

 

L’aidant veut être présent, veut soutenir mais se prioriser par moment est indispensable pour pouvoir continuer à aider. Plusieurs émotions et sentiments peuvent se mélanger face à cette situation. Le sentiment d’impuissance par exemple est souvent présent face à la maladie et la souffrance de ce proche. La culpabilité est aussi très fréquente : pourquoi lui-même n’est pas malade, il peut se reprocher de n’être pas suffisamment présent, de ne pas aider correctement, de ne pas s’informer assez. Elle peut pousser à toujours un peu plus prioriser la personne malade et à se laisser de côté, voire délaisser sa propre famille. L’injustice peut également faire partie des sentiments associés, celle d’avoir un proche malade par exemple, celle de ne pouvoir vivre sa vie sans cette pression et souffrance psychique qu’impose la maladie de ce proche.


Il est difficile mais nécessaire de trouver l’équilibre pour soutenir. La problématique est donc d’arriver à se protéger soi-même, mettre de la distance émotionnelle autant que faire se peut pour limiter les conséquences néfastes et malgré la culpabilité potentiellement générée. Pour cela :


  • Prendre soin de sa propre santé mentale et émotionnelle : se ressourcer, s’octroyer du temps pour soi, faire du sport, trouver son exutoire.

  • Soi-même aller voir un professionnel de santé comme un psychologue ou tout autre personne travaillant dans ce domaine. Travailler sur sa culpabilité, son sentiment d'impuissance peut être bénéfique.

  • S’informer sur les troubles mentaux de votre proche peut vous aider à mieux comprendre les rouages, les symptômes etc. pour mieux soutenir votre proche. Vous pouvez par exemple consulter un psychiatre afin de vous conseiller sur la façon d’aider votre proche.  

  • Il existe des groupes de soutien pour les aidants et des associations pour échanger avec des personnes qui connaissent le sujet. [4] Certaines associations proposent des formations pour apprendre à gérer certaines situations, à se sentir plus à l’aise dans ce rôle d’aidant. Il existe des services d’écoute téléphonique pour les aidants.  

  • Fixer des limites et apprenez à dire non lorsque vous vous sentez dépassé ou incapable d'offrir un soutien supplémentaire.  

  • Peut-être pouvez-vous partager le temps avec d’autres proches ou instituts privés ou publics pouvant intervenir.  

 

Quelques conseils en plus 

 

  • Communiquer avec empathie.  

  • Ecouter sans jugement est important et l’aidera à gagner en confiance.


  • Encourager votre proche à rechercher une aide professionnelle, lorsqu’il n’est pas déjà suivi.  Que ce soit auprès d'un thérapeute, d'un psychiatre ou d'un autre professionnel de la santé mentale. Rappeler qu’il n’y a aucune honte à cela.  


  • Comprendre que le rétablissement peut être un processus long et difficile. Soyez patient avec votre proche et reconnaissez leurs progrès, aussi petits soient-ils. Évitez les jugements ou les pressions pour guérir rapidement. Et que si un traitement médicamenteux est nécessaire, le temps d’adaptation peut être également plus ou moins long.  

  • Restez en contact régulier : Maintenez une présence régulière dans la vie de votre proche en les appelant, en leur envoyant des messages ou en leur rendant visite. Cela peut les aider à se sentir soutenus et moins isolés. 

 

Tous ces conseils sont à adapter en fonction du contexte, de votre situation personnelle, familiale, professionnelle et dans tous les cas, pensez-vous également à vous !





[1] Baromètre des aidants 2019, Fondation APRIL – Institut BVA, septembre 2019.

[3] CAP Santé mentale Communiqué de presse | Plan d’action en santé mentale 2022-2026 : les familles touchées enfin entendues

 
 
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