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Le syndrome de l’imposteur : comprendre et surmonter le doute de soi

Dernière mise à jour : 11 mai

Vous est-il déjà arrivé de douter de vos compétences, même face à vos réussites ? De penser que vos réalisations sont dues à la chance plutôt qu'à votre talent ? Si oui, vous n’êtes pas seul. Ce phénomène est appelé le syndrome de l’imposteur. Contrairement à une simple remise en question, il provoque un doute profond et persistant, qui peut paralyser ou freiner votre évolution personnelle et professionnelle.



Femme assise devant son ordinateur, l’air préoccupé et fatigué, illustrant le doute de soi et le syndrome de l’imposteur.
Le syndrome de l’imposteur touche de nombreuses personnes compétentes, les poussant à douter injustement de leur légitimité.

Qui est touché ?


Il touche de nombreuses personnes, quels que soient leur niveau de succès ou leur domaine d’activité.

Ce syndrome a été étudié pour la première fois en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Leur travail a révélé à quel point il est répandu et a ouvert la voie à des recherches approfondies sur ce phénomène.

Selon une autre étude réalisée par Bravata et al. (2020), environ 70 % des adultes expérimentent des sentiments d'imposture au moins une fois dans leur vie, indépendamment de leur parcours ou statut social. Cette étude a également montré que le syndrome de l’imposteur est souvent plus présent chez les femmes et les minorités, en raison de stéréotypes et attentes sociales.


Albert Einstein, lui-même, ressentait ce doute lorsqu’il a confié :

“L’estime exagérée dans laquelle mon travail est tenu me fait sentir très mal à l’aise. Je me sens comme un imposteur involontaire.”

Les signes du syndrome de l’imposteur


Les personnes touchées par le syndrome de l'imposteur expriment souvent un sentiment de ne pas être à la hauteur et la peur d'être "découvertes" comme incompétentes.  Elles présentent t des comportements tels que l'autosabotage, en refusant des opportunités par peur de ne pas être à la hauteur, ainsi qu'un perfectionnisme qui les pousse à un besoin constant d'être irréprochables. Elles peuvent également éprouver des difficultés à accepter les compliments, minimisant leurs réussites et attribuant leurs succès à des facteurs externes comme la chance. Elles ont très souvent peur de l’échec.


Pourquoi ressent - on le syndrome de l’imposteur ?


Les causes du syndrome de l’imposteur sont complexes et multifactorielles.


Souvent, elles sont enracinées dans l'éducation et la dynamique familiale. Les enfants élevés avec des attentes très élevées ou conditionnelles développent fréquemment des croyances limitantes qui les amènent à douter de leurs capacités. Ces croyances, comme « je ne suis pas assez bon » ou « je ne mérite pas mon succès », sapent leur estime de soi.

De plus, dans une société où la comparaison est omniprésente, notamment à travers les réseaux sociaux, il est facile de se sentir inférieur en voyant les succès apparemment sans effort des autres. Cette tendance peut créer un déséquilibre dans la perception de soi, où les réussites personnelles sont minimisées tandis que les échecs sont amplifiés.

Enfin, les environnements compétitifs, qu'ils soient professionnels ou académiques, valorisent souvent la performance, ce qui peut renforcer l’idée que l’échec est inacceptable.

Des événements marquants ou traumatisants peuvent également exacerber ce syndrome, en ancrant des doutes et des peurs qui se manifestent dans des situations de réussite.


L'estime de soi et la confiance en soi peuvent ainsi être gravement affectées, rendant plus difficile l'acceptation de ses compétences et la célébration de ses succès.

Les personnes touchées par ce syndrome tendent à attribuer leurs réussites à des facteurs externes comme la chance, minimisant leurs compétences et leurs efforts. En revanche, lorsqu'elles rencontrent des difficultés ou des échecs, elles les perçoivent comme le reflet de leur incompétence personnelle. Ce déséquilibre dans la perception de soi crée un cycle de doute constant, où chaque succès est perçu comme un "coup de chance" temporaire et chaque erreur comme une preuve de "manque de valeur".


Une recherche menée par Sakulku et Alexander (2011) a mis en évidence que les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur étaient souvent perfectionnistes et avaient des niveaux d'anxiété plus élevés. Ces résultats montrent le lien entre les attentes personnelles irréalistes et le sentiment d'imposture, rendant les individus plus vulnérables à la pression sociale et aux doutes de soi.


Les différents profils de l’imposteur


Il existe plusieurs profils de personnes touchées par le syndrome de l’imposteur. Vous reconnaître dans l'un d'entre eux peut vous aider à mieux comprendre les mécanismes en jeu :

  • Le perfectionniste : la moindre erreur devient une source de stress, car il se fixe des standards irréalistes.

  • L'expert : il estime toujours qu'il n'en sait pas assez et se sent incompétent, même avec des connaissances étendues.

  • Le solo : il refuse l’aide des autres, croyant qu’il doit tout accomplir par lui-même pour prouver sa valeur.

  • Le super-héros : il pense devoir exceller dans tous les aspects de sa vie pour se sentir légitime.


Comment surmonter le syndrome de l’imposteur ?


Pour surmonter le syndrome de l’imposteur, il est essentiel de commencer par identifier les pensées et comportements associés. Voici quelques étapes concrètes sur lesquelles travailler. N’hésitez pas à solliciter un professionnel de la santé mentale pour un accompagnement adapté. Que ce soit par l'hypnose, la TCC, ou la psychanalyse, un thérapeute peut vous guider pour surmonter les défis liés au syndrome de l’imposteur et renforcer votre estime de soi.


  1. Reconnaître et accepter le syndrome : Commencez par identifier les pensées qui alimentent ce syndrome. Par exemple, si vous pensez « je ne mérite pas cette promotion », prenez le temps de noter ce sentiment pour pouvoir y revenir plus tard et le confronter.

  2. Réévaluer ses pensées : Au lieu de minimiser vos réussites, notez-les. Écrivez les commentaires positifs de vos collègues ou amis, ou rappelez-vous des moments où vous avez fait preuve de compétence. Par exemple, « j’ai été félicité pour mon travail par mon équipe ; mes compétences sont reconnues ».

  3. Changer sa perception de l’échec : Considérez l’échec comme une opportunité d’apprentissage, et non comme une preuve d’incompétence. Par exemple, un projet qui a échoué peut devenir une occasion d’examiner ce qui peut être amélioré pour la prochaine fois.

  4. Renforcer son estime de soi et sa confiance en soi : L'estime de soi et la confiance en soi jouent un rôle crucial dans la lutte contre le syndrome de l'imposteur. Pour les renforcer, il est important de prendre soin de soi, de se fixer des objectifs réalisables et de célébrer chaque succès, même les plus petits. Par exemple, tenir un journal de gratitude en notant quotidiennement trois réussites, même mineures, peut favoriser une perception positive de soi. En développant une attitude bienveillante envers soi-même et en acceptant l’imperfection, on crée un terreau fertile pour une confiance en soi durable.

  5. Travailler sur son histoire familiale et ses expériences passées : Explorer son histoire familiale et ses expériences passées est essentiel pour comprendre les racines de ses croyances limitantes. En analysant l'influence de l'éducation, des attentes parentales et des événements marquants ou traumatisants, on peut identifier des schémas de pensée hérités qui alimentent le syndrome de l'imposteur. Par exemple, si vous avez été conditionné à croire que la réussite est la seule option acceptable, vous pourriez développer une peur intense de l'échec. Travailler avec un thérapeute peut aider à dénouer ces influences, permettant ainsi de déconstruire les pensées négatives et de reconstruire une image de soi plus équilibrée.

  6. Travailler sur ses croyances limitantes : Les croyances limitantes, souvent enracinées dans notre histoire personnelle, peuvent être redéfinies grâce à des approches thérapeutiques.


Conclusion


Le syndrome de l’imposteur peut être un obstacle majeur à l’épanouissement personnel et professionnel, mais il est possible de le surmonter. En prenant conscience de ses mécanismes, en réévaluant ses pensées et en cherchant du soutien, chacun peut travailler à renforcer sa confiance en soi et se libérer de ce syndrome limitant.


Nous pouvons travailler ensemble sur ce syndrome.



 

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