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Comment nuancer les généralisations qui faussent votre perception ?

Dernière mise à jour : 11 mai



Illustration symbolique de transformation intérieure : une femme souriante dont l’esprit s’épanouit grâce à l’aide extérieure, représentant le travail sur les croyances limitantes et les généralisations.
Changer ses schémas de pensée permet de s’ouvrir à de nouvelles expériences et de sortir des généralisations inconscientes.

Vous avez déjà entendu (ou pensé) des phrases comme :

« Je ne suis bon.ne à rien »,

« Personne ne m’aime »,

« De toute façon, ça finit toujours mal » ?


Ces phrases ont un point commun : ce sont des généralisations, l'un des nombreux biais cognitifs. Bien que cette tendance soit naturelle, elle peut conduire à des pensées limitantes et fausser notre vision de la réalité.


Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?


Un biais cognitif est une distorsion systématique du traitement de l'information par notre cerveau. Il s'agit d'un mécanisme inconscient qui influence notre perception, nos jugements et nos décisions, souvent de manière irrationnelle ou illogique.


➡️ Définition :

« Les biais cognitifs sont des déviations systématiques de la rationalité dans le jugement, qui résultent de raccourcis mentaux (heuristiques) utilisés par le cerveau pour traiter l'information rapidement. » — Tversky & Kahneman, 1974

Ils nous permettent de gagner du temps et de l’énergie mentale, mais peuvent aussi nous induire en erreur dans notre interprétation de la réalité.


Qu’est-ce que la généralisation ?


Dans le champ des biais cognitifs, la généralisation (parfois appelée sur-généralisation) survient lorsque nous généralisons à partir d’une seule expérience, ou d’une série d’expériences limitées, pour en faire une règle générale qui s'applique à toutes les situations futures.


➡️ Définition :

« La généralisation est un biais cognitif qui consiste à élargir une expérience particulière à l’ensemble des situations similaires, sans fondement suffisant. Elle peut conduire à des jugements erronés ou à des croyances limitantes. » — Beck, A.T., 1976 (dans la thérapie cognitive des troubles émotionnels)

Exemple : Après un échec à un examen, une personne peut penser : « Je rate toujours tout ce que j’entreprends. » Or, cette conclusion est excessive et ne tient pas compte des contre-exemples.



Côté neurosciences : pourquoi notre cerveau utilise les généralisations ?


Les biais cognitifs sont liés à la manière dont notre cerveau traite l'information. Le cerveau humain utilise deux systèmes principaux pour prendre des décisions :


  1. Le système 1 : C'est le mode rapide et automatique. Il repose sur des heuristiques, ou des raccourcis mentaux, pour juger une situation sans effort.

  2. Le système 2 : Il est plus réfléchi et lent, nécessitant un effort mental pour analyser une situation de manière détaillée.


Le biais de généralisation se produit principalement dans le système 1. Le cerveau cherche en permanence à économiser ses ressources cognitives : catégoriser, comparer et tirer des conclusions rapides. Ainsi, si une généralisation semble apporter une cohérence ou une sécurité émotionnelle, elle sera renforcée par notre cerveau, même si elle est fausse.


Les recherches en neurosciences montrent que, lorsque nous rencontrons des informations qui confirment nos croyances, cela active des régions du cerveau liées à la récompense, comme le noyau accumbens renforçant ainsi notre tendance à ignorer les informations contradictoires.



Conclusion : Accepter l’incertitude et les nuances


✅ Les généralisations sont des raccourcis utiles, mais souvent trompeurs

✅ Elles méritent d’être mises en lumière, questionnées, reformulées

✅ Derrière chaque pensée radicale, il y a un besoin non comblé ou une douleur mal exprimée


En prenant conscience de notre tendance à généraliser et en appliquant des techniques simples pour déconstruire ces généralisations, nous pouvons avoir une vision plus précise et plus équilibrée de la réalité. Cela nous permet de faire des choix plus éclairés et de mieux comprendre notre environnement, sans nous laisser piéger par nos croyances limitantes. Le monde n’est pas fait de certitudes absolues, et accepter l’incertitude peut être une source de croissance personnelle.


Vous voulez aller plus loin ? Cette approche peut être travaillée en hypnose, en thérapie, ou dans votre journal personnel. Vous pourrez trouver un exemple et un exercice à télécharger dans mon prochain article.


Vous pouvez également prendre rdv :



L’essentiel : remettre du mouvement là où la pensée était figée.


Sources :

Elliot, A. J., & Devine, P. G. (1994). "On the motivational nature of cognitive dissonance: Attitude change, affect, and self-justification." Personality and Social Psychology Bulletin, 20(3), 258-269.

Tversky, A., & Kahneman, D. (1974). "Judgment under uncertainty: Heuristics and biases." Science, 185(4157), 1124-1131.

Beck, A. T. (1976). Cognitive Therapy and the Emotional Disorders. International Universities Press.

Kahneman, D. (2011). Thinking, Fast and Slow. Farrar, Straus and Giroux.

Sharot, T. (2011). The Optimism Bias: A Tour of the Irrationally Positive Brain. Pantheon.

Pessoa, L. (2013). The Cognitive-Emotional Brain: From Interactions to Integration. MIT Press.

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